A votre avis quels sont les points communs entre les héros de Jack Vance ? quels sont vos préférés et pourquoi ?

Pour en citer quelques uns : Cugel - Aillas - Gersen - Adam Reith - Paddy (les 5 rubans d'or) - Jean Parlier (Monstres sur Orbite) - Magnus Ridolph...

Bonjour Gaël et merci pour cet excellent sujet de débat.
C'est très difficile de dégager des traits communs mais quand même :
Le héros Vancéen est généralement un solitaire. Le travail d'équipe n'est pas son fort ! Il n'aime pas l'esbrouffe et se fait souvent discret à l'inverse du méchant qui aime à se faire remarquer, parle haut et a une haute opinion de lui-même. Il est réfléchi, efficace. Bien sur, il y a des exceptions comme Cugel qui allie, à la fois, toutes les qualités du héros et tous les défauts du méchant. C'est sans doute le personnage le plus complet, le plus abouti et finalement le plus sympathique. Dans la rubrique des méchant, j'ai un faible pour Treesong. Il est fabuleux dans sa complexité et mériterait, à lui seul, une thèse de doctorat en psychiatrie...
D'autres avis ?

Le héros vancéen ressemble exactement à ce que Jack voulait être quand il est sorti du lycée.
"Pour moi, c'était un temps de métamorphose. En l'espace de quatre ou cinq ans, je suis passé d'un enfant intellectuel inadapté à un jeune homme plutôt insouciant, compétent dans beaucoup de domaines, et déterminé à gouter la vie."
Débrouillard, plaisant aux filles, cultivé sans ostentation, courtois mais ferme, musclé du cerveau mais aussi du reste, maniant avec bonheur l'humour et l'ironie, autant manuel qu'intellectuel.
Voilà le portrait parfait de ... Magnus Ridolph

Oui sauf que j'ai quelques difficultés à imaginer un Magnus Ridolph plaisant aux filles.

La débrouillardise est sans doute le trait commun le plus affirmé, face à des situations qui, je l'ai souvent remarqué, n'ont du désespoir que l'apparence.

Je pense ainsi qu'implicitement ou peut-être involontairement, Vance souligne à de nombreuses reprises dans ses oeuvres qu'à une situation donnée et d'apparence inextricable ou désépérée, il est toujours possible de s'en sortir et même de rebondir plus haut.

C'est un trait à la fois commun à Vance et à ses héros qui, même dans le cas de Cugel, demeurent empreints d'une humanité indéniable.

Je n'exagère sans doute pas en affirmant que Vance instille ainsi une réelle leçon de vie (et de savoir vivre d'ailleurs).

Merci Jack !

Je suis justement en train de relire l'intégrale MRidolphe de Denoel...

Les nouvelles sont assez inégales, mais j'adore Magnus...

Je vibre avec lui quand il semble qu'il ne maitrise plus la situation, et je me dis : "....mais réfléchis un peu !!!... Te laisse pas avoir !!!"

J'imagine au contraire qu'il pourrait facilement séduire, avec la belle barbe blanche, sa tunique toujours impec', son port altier et sa nonchalance ! Je ne sais pas si cela l'intéresse, par contre !

A+

Dans "Coup de Grace" MR n'est pas indifférent au charme féminin mais l'enquête est plus importante

moi j'adore "la spa des étoiles", avec l'histoire du liquide puant badigeonnée sur Magnus ; il arrive malgré tout à garder sa dignité. c'est mon modèle, mais je suis loin de lui arriver à la cheville

Il suffit d'atteindre l'age de Magnus et de faire un tour aux thermes de Dax pour des bains de boue sulfurée, identification totale

Les héros de Jack: la détermination, l'obstination, la confiance en soi, l'égoïsme, la chance, l'imagination, la cruauté légitime, la relative chasteté, la présence de moyens matériels et j'en passe.

La chateté, ça s'est interessant !
Tu développe, si je puis dire

Certains héros (Ex: Gersen) ont des sensations, des pulsions pour l'autre sexe mais sa mission l'obsède et prend le dessus, hélas peut-être pour les personnes du sexe dit faible

Mais pas du tout! Si je me souviens bien, la petite Chanseth passe à la casserole sur une couverture dans le désert , Alice Wroke et Alusz Iphigénia aussi cèdent à Gersen. Il n'est pas chaste et assouvi volontiers ses pulsions. D'ailleurs ce sont elles qui le quite et pas lui qui les chasse. D'une manière générale les héros Vancéens sont plutôt épanouis sur ce plan. C'est vrai que certains sont prudents, voir lents à se décider. D'autres ont carrément des problèmes à ce niveau (Viole Falush, mais bon, c'est le méchant).
Vance, en bon observateur du genre humain, inclus souvent le sexe en tant que moteur de l'action (bad Ronald). Par contre, et c'est maintenant que je le réalise, les méchants ont des pulsions sexuelles perverses alors que les héros tombent tout simplement amoureux. A part la petite Jean Parlier qui reste un cas dans l'oeuvre du maître. C'est la seule qui à 16 ans à peine consomme les hommes comme d'autres les hamburgers...

Les héros Vanciens ont une tendance générale à être attiré par des filles "racées" mais finissent par épouser la secrétaire (et je trouve ça touchant).